Des chercheurs en sécurité ont découvert une nouvelle méthode pour décrypter les communications satellitaires cryptées avec le cryptogramme GMR-2 en « temps réel ». Cela peut se faire en quelques fractions de seconde dans certains cas.
Une méthode pas si nouvelle que ça
Cette nouvelle méthode d’attaque a été découverte par deux chercheurs chinois spécialisés en sécurité informatique. D’ailleurs, ils se sont basés sur des recherches antérieures menées par des universitaires allemands en 2012, montrant que le chiffrement des téléphones peut être craqué si rapidement que les hackers peuvent écouter les appels en temps réel.
La recherche, décrite dans un article publié par l’Association internationale pour la recherche cryptologique, s’est concentrée sur l’algorithme de cryptage GMR-2 qui est couramment utilisé dans la plupart des téléphones satellites modernes, y compris celles de la société britannique de télécommunications satellitaires Inmarsat, qui se spécialise dans le chiffrement des appels vocaux pour éviter les écoutes téléphoniques.
Qui devrait s’inquiéter pour cette découverte ?
Contrairement à la recherche précédente menée par les Allemands, les chercheurs chinois ont tenté d’inverser la procédure de cryptage pour en déduire directement la clé de cryptage du flux de sortie. La méthode nécessite d’atteindre un flux satellitaire de 3,3 GHz plusieurs fois avec une attaque d’inversion, ce qui peut éventuellement dévoiler la clé de cryptage 64 bits et facilite la recherche de la clé de décryptage, permettant aux assaillants de décrypter les communications et d’écouter une conversation.
« Cela indique que l’attaque d’inversion est très efficace et très pratique et pourrait conduire à un décryptage en temps réel du GMR-2 », indique le document de recherche. Les résultats expérimentaux sur une plate-forme 3,3 GHz démontrent donc que la clé de cryptage 64 bits peut être complètement récupérée en seulement 0,02 seconde. Ces nouveaux résultats suscitent des inquiétudes concernant la sécurité des téléphones satellites, qui sont principalement utilisés par les agents de terrain dans les zones de guerre.